Trop souvent, j'agis comme si chaque jour de ma vie était une évidence, comme si chaque lendemain m'était promis. Alors j'oublie de vivre en pleine conscience, je laisse filer les jours sans vraiment apprécier ce souffle qui m'habite et j'imagine que j'ai l'éternité pour exprimer quotidiennement ma gratitude d'être vivante.
Lorsque je prends conscience de tous ces instants dérobés, livrés imprudemment à une morosité gourmande qui se déploie et prend ses aises pour peu que je lui en donne l'occasion, j'ai envie de prendre mon existence à bras le corps, de lui donner l'épaisseur qu'elle mérite et de rendre grâce au Divin qui m'en fait cadeau.
Trop souvent, j'oublie que la mort peut venir à tout moment
me retirer de la surface de la terre.
Trop souvent, j'oublie de vivre mon existence à plein temps.
Trop souvent, je traverse les heures sombres sans distinguer
ces particules de lumière dansant comme des poussières d'étoile
qui ne laissent jamais mes ombres se confondre avec une totale obscurité.
Trop souvent, j'oublie que de se perdre dans les regrets et les
tourments stériles, c'est déjà mourir un peu.